mercredi, février 28, 2007

Avortement : le vent tourne ?

Après le referendum du week-end dernier sur la dépénalisation de l'avortement au Portugal, la loi devrait être modifiée (cf revue de presse du 12/02/07). Ce sera le travail d'une commission parlementaire, réunissant des représentants de tous les partis pour mettre au point les conditions de la légalisation de l'avortement dans les dix premières semaines de grossesse. Diverses questions devraient être abordées : Y aura-t-il un temps de réflexion pour les femmes? La consultation de plusieurs médecins sera-t-elle obligatoire? etc...
L'évêque auxiliaire de Lisbonne, Mgr Carlos Azvedo s'insurge : "la vie ne dépend pas d'un referendum [...] Il est encore temps de faire du lobbying." "Comme le cadre de la loi reste à négocier, nous devons obtenir des garanties pour que les femmes puissent être entourées, avant de commettre un acte irrévocable", ajoute-t-il.
La loi devrait être ensuite votée au Parlement pour entrer en application dès le second semestre 2007.
Mais si l'avortement est considéré comme un droit acquis dans la plupart des pays européens, ces "mythes" commencent à s'effondrer. Sa légalisation n'a pas fait diminuer le nombre d'avortements et le binôme échographie-avortement à la demande est une arme au service de l'eugénisme. Par ailleurs, le Planning familial et les groupes pro-choix nient toujours les répercussions psychologiques de l'avortement pour la mère. Pourtant, une étude du Journal of Child Psychology and Psychiatry de décembre 2006 fait le lien entre 5 pathologies clefs (dépression grave, crise d'angoisse, idées de suicide, dépendance à l'alcool ou à la drogue) et des femmes ayant avorté. Enfin, dans certains pays, des dispositions ont été prises pour corriger certains types d'avortement : en Inde, par exemple, une loi interdit aux échographistes de révéler le sexe de l'enfant pour éviter le foeticide féminin ; aux Etats-Unis, 4 Etats attendent que l'arrêt Roe vs Wade soit cassé pour que l'avortement soit aboli dans leur État ; au Nicaragua, en Colombie ou au Chili des restrictions ont été prises ces derniers mois. Enfin, des pays européens, comme l'Irlande, la Pologne ou Malte interdisent l'avortement. A Malte, le gouvernement vient d'ailleurs de rappeler qu'il ne céderait pas à la pression de l'Union Européenne pour légaliser l'avortement. A Monaco, l'avortement aussi est interdit.
© genethique.org

jeudi, février 08, 2007

Les Français contre le blasphème, mais contre une loi anti-blasphèmes

Patrice de Plunkett rapporte les résultats d'un sondage TNS Sofres (pour l'Express):

- à la question « Est-il acceptable ou pas de se moquer publiquement d'une religion ? », 79 % des Français répondent « non » ;

- 78 % n’admettent pas que l’on se gausse « des fondateurs de religion » ;

- 78 % n’admettent pas que l’on se gausse « des croyants » ;

- 76 % n’admettent pas que l’on se gausse « du pape, des rabbins ou des imams ».

On notera en passant l'incongruité de la dernière question : l'équivalent chez les catholiques des "rabbins ou des imams" n'est pas le Pape, mais l'ensemble prêtres.

Ces résultats indiquent certes que le respect pour la sensibilité des croyants serait majoritaire dans la population, ce qui est encourageant. Mais s'ils réprouvent les attaques anti-religieuses, les Français ne souhaitent pas nécessairement les voir interdites :

[L]a poursuite devant les tribunaux des pourfendeurs de la religion est jugée inacceptable par 48% des sondés et acceptée par 45% d'entre eux, 7% se disant sans opinion.

Cette réticence est peut-être sage, étant donné les dérives prévisibles de lois "anti-blasphème", qui pourrait couvrir de sa protection les aspects les plus criticables de l'Islam.

Henri Védas